La découverte
Cette publication est le fruit d’une collaboration ProAm qui a débuté en août 2013 lorsque l’astronome amateur américain Dana Patchick repère, à partir d’images WISE dans l’infrarouge moyen, un objet qui est nommé « Pa 30 ». Dana est membre du Deep Sky Hunter (DSH). Ce groupe d’amateurs recherche des objets qui sont susceptibles d’être des nébuleuses planétaires (NP) à partir de relevés professionnels. L’objet détecté est par la suite observé par spectroscopie en octobre 2014 avec le télescope WIYN de 3,5 m de l’observatoire Kitt Peak. Rien de particulier n’apparait sur le spectre acquis.
En juillet 2016, dans le cadre d’un programme de confirmation de candidates NP commandité par le professeur Quentin Parker et son équipe, Pa 30 est à nouveau observé par spectroscopie à l’aide du GranTeCan des Canaries (GTC), un télescope de 10,5 m, mais les données ne sont pas exploitées car non prioritaires.
En octobre 2016, cette fois ce sont les membres du PNST (Olivier Garde, Thierry Lemoult et Pascal Le Dû) qui tentent d’observer l’objet avec un télescope de 0,5 m de l’Observatoire AstroQueyras. Ils utilisent un spectroscope LISA. Le spectre ne montre rien de particulier, il est classé sans suite.
Enfin, en octobre 2018, Pascal Le Dû pointe l’objet qui est toujours classé comme candidate NP dans la base professionnelle HASH. Il utilise pour cela un télescope de 0,2 m et un spectroscope Alpy600. Le premier spectre brut qui apparait est très particulier. Il montre un « plateau en émission » très intense dans le proche ultraviolet (UV). Cette observation est confirmée quelques jours plus tard par Thomas Petit qui demeure à Prague et qui dispose du même setup que Pascal.
Ce signal dans le proche UV n’a pas pu être détecté en 2014 avec le télescope WIYN car le spectroscope utilisé à l’époque n’était pas sensible dans le proche UV, tout comme celui utilisé à AstrtoQueyras en 2016. Quentin Parker est contacté et sa réaction est immédiate. Une équipe est constituée pour la collecte de toutes les données relatives à Pa 30, y compris celles du GTC. L’analyse des données aboutira à la rédaction de la présente publication.
Cette découverte fait l’objet d’un article « L’amateur et la supernova historique » dans la revue Ciel & Espace du mois de Mars Avril 2022 N° 582 !